La Motte Flottante
La pêche

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Au camping de la Motte Flottante

PAR BERNAD GALLIANO GUIDE DE PECHE

Imaginez des petits chalets cosy en bois au bord d’un plan d’eau où le brochet règne en maître. Un lac riche en herbiers offrant un nombre incalculable de caches pour maître Esox. C’est dans les Hautes-Alpes au pied des montagnes que se trouve cette petite Irlande…,

Ici les poissons doivent obligatoirement être remis à l’eau et sont devenus, au fil des années, bien présents dans les eaux du lac de Pelleautier. Je vous invite aujourd’hui avec un peu d’émotion, à découvrir ce site d’exception qui, il y a bien longtemps, a essuyé les erreurs techniques comme les moments de joie et de fous rires d’un jeune garçon découvrant la pêche…

27 hectares à explorer

CARACTERISTIQUES DU PLAN D’EAU ET TOURISME

Situé entre les communes de La Freissinouse et de Pelleautier, le lac a été créé en 1972 par le canal de Gap. Il a pour but de desservir en eau les terres agricoles en aval et se situe à une altitude de 969 m, au sud-ouest du bassin gapençais sur le versant est de la montagne de Céüse. Idéalement situé sur l’emplacement d’une dépression formée par le glacier descendant de ce massif à l’ère glaciaire, il est alimenté en dérivations par l’eau du Drac, une rivière qui coule dans la vallée du Champsaur. D’une surface de 27 hectares et d’une profondeur maximale d’environ 8 mètres, il peut stocker 1000000 m3 d’eau et dispose du statut d’eau close au sens de l’article R 431-7 du Code de l’environnement. Nommée La motte flottante par les gérants, cette étendue d’eau était auparavant un ancien marais. Sa particularité résidait dans cet amas de tourbe et de terre dérivant à son gré sur le marais. À l’époque, lorsqu’il s’asséchait, les agriculteurs venaient faucher Ia motte et se répartissaient le foin ainsi récolté. Aujourd’hui, par mesure de sécurité, La motte flottante a été amarrée mais demeure toujours un lieu privilégié pour toutes les espèces aquatiques, poissons et autres (nombreux oiseaux, batraciens, insectes, etc.). Elle est classée Natura 2000 et reste une curiosité naturelle que les pêcheurs comme les randonneurs prennent plaisir à contempler. Couplé à la pêche, le tourisme est omniprésent sur les rives du lac et les amateurs de VTT ou de balades à cheval y trouveront leur compte avec les multiples parcours existant au départ du site. En plus de leurs luxueux chalets en bois, Claude et Amaury Gouaille, les gérants, proposent aux plus sportifs des locations de paddle. En terrasse, vous pourrez également vous désaltérer ou déguster une bonne cuisine à base de produits frais du terroir avec vue sur le lac.

L’UN DES PREMIERS PLAN D’EAU NO-KILL CARNASSIERS EN France

C’est en 2007, après une baisse alarmante des effectifs de beaux poissons qu’est née l’idée d’une gestion en no-kill- Je n’étais pas guide à cette époque, c’est mon confrère Sébastien Cartairade qui est à l’origine du projet. Autour d’une table, en compagnie de la famille Gouaille, nous discutons des problématiques. Il en ressort les prélèvements excessifs et l’absence d’une vraie gestion avec des règles strictes à respecter. Avec mon frère et Sébastien, nous mettons en avant les avantages du no-kill ainsi que les valeurs ajoutées qu’apporterait sa mise en place. Peu de temps après, l’aventure démarre à La motte flottante… Claude Gouaille décide d’ouvrir la pêche au 1er mars, si le lac est complètement dégelé et de la fermer aux premières gelées hiémales le 1er décembre. Il met en place un système de cartes donnant le droit de contrôle à certains bénévoles (dont je fais partie). Un règlement intérieur est rédigé autorisant uniquement la pratique des techniques de pêche à la mouche et aux leurres (les pêches au vif, au mort posé et manié sont proscrites). Il stipule que tout brochet pris doit être minutieusement remis à l’eau et manipulé avec les outils adéquats (baillons, pinces et autres). Les bas de ligne en titane, en acier ou en fluorocarbone gros diamètre deviennent obligatoires. Pour s’octroyer les droits de pêche, le pêcheur doit posséder la carte du plan d’eau, cette dernière est disponible à la saison, à la semaine, à la journée ou à la demi-journée et donne l’autorisation de pêche du bord ou avec son embarcation personnelle. Seul le moteur électrique est autorisé. Les rotengles, goujons, tanches et chevesnes étant également bien représentés, leur prélèvement est interdit et sont également soumis à la règlementation, pour la pêche au coup le tarif s’applique au nombre de canne contrairement aux carnassiers qui là s’applique à la personne, dans les deux cas le pêcheur doit posséder la carte de pêche.

Informations pratiques :

Les cartes de pêche « No kill carnassiers » ou « Cyprinidés ! » du plan d’eau sont obligatoires.

Les cartes annuelles ont 10% de remise pour les années suivantes.

Des avantages s’offrent à ceux qui possèdent une embarcation. Notamment celui d’avoir accès aux cassures, aux quelques herbiers de pleine eau et aux zones les plus profondes très intéressantes pour la pêche des plus jolis sujets en été.

Si vous désirez pratiquer du bord, la pêche en wading vous permettra de dégager votre ange de lancer et d’accéder aux zones les plus intéressantes, concernant les zones, il y en a une où la pêche et la navigation est interdite, cette zone est matérialisée par des bouées et est situé le long du camping et au niveau du parc où se situe le snack-bar. La seule façon de pêché dans cette zone est de loué un chalet dans le camping, vous pourrez dès lors pécher devant votre chalet et même y accoster votre embarcation, vous profiterez ainsi d’un beau privilège.

Lors du combat, le pêcheur devra garder le contact avec le poisson en permanence. En effet, l’utilisation d’hameçons sans ardillon est un gros plus pour notre sécurité lors du lancer mais facilite aussi les décrochages, d’autant plus que la règlementation viendra à évoluer et à imposer les hameçons sans ardillon, donc autant commencer à bien s’équiper dés maintement…

UN MATERIEL ADAPTE

Racine, dans sa pièce les plaideurs, disait : « Oui veut aller loin ménage sa monture ». Ce proverbe prend tout son sens ici et nous fait nous pencher avant toute chose sur le matériel. J’aime utiliser deux ensembles d’action « fast » qui me permettent de subvenir à toutes les situations tout au long de la saison. Une canne en 9 pieds pour sore de 8/9 me permet de projeter des imitations de petite et moyenne taille et une canne en 8,6 pieds pour soie de 10 pour les grosses bouchées. A ces dernières, j’aime ajouter un moulinet pour soie de 9 et un pour soie de 10 agrémentés tous deux de trois bobines montées avec trois soies de densités différentes. Une soie flottante pour les pêches de surface en été, une intermédiaire pour pêcher au-dessus des herbiers de bordure ou de pleine eau sars accrocher et une plongeante S4 pour les pêches profondes (Largement suffisante pour une profondeur d’eau n’excédant pas 8 mètres). N’oubliez pas de relier vos soies à une trentaine de mètres de backing afin de pouvoir éventuellement contrer les rushes d’un joli poisson… Les spécimens bien métrés ne sont pas rares ici. Côté bas de ligne, on prônera une tête de ligne d’environ 1,20 mètre de fluorocarbone en 40 ou 45/100 reliée à 1 mètre de fluorocarbone en 80 ou 9/100. À la place de ce dernier brin, les plus inquiets pourront fixer un bas de ligne en acier, voire en titane.

LE CHOIX DES STREAMERS

En fonction de l’avancée de la saison, les types de streamer que l’on utilisera au lac de Pelleautier varieront. On jonglera entre différentes tailles et coloris mais aussi entre diverses formes et vibrations. Début mars, à l’ouverture du site, les eaux souvent froides et dépourvues d’herbiers nous obligent à pêcher en soie plongeante S3 ou S4 et à stripper lentement des mouches volumineuses. Celles-ci sont montées sur hameçons 8/0, 10/0 voire en tandem. Les coloris bleutés accompagnés de rose et d’argenté sont très efficaces ici. Un peu plus tard, les tons chartreux et jaunâtres sortiront du lot, suivi de l’indémodable blanc nacré. Des coloris plus imitatifs peuvent faire la différence les jours de forte luminosité en eau claire. Plus on avancera dans la saison, plus on descendra en taille de streamers (montages sur hameçons 4/0, voire moins) afin d’imiter de près ou de loin le menu fretin qui s’ébat en bordures. Le type de montage a aussi son importance si l’on a affaire à des poissons actifs ou simplement curieux. Pour le premier cas, le célèbre « Piker’s point » de Guido Vinck, dont le matériau principal est le bucktail, émettra de petites vibrations agressives. Il a généralement tendance à piquer du nez sur les arrêts, ce qui lui procurera une nage saccadée imparable lors des moments de frénésie alimentaire. Les montages dits « baitfish », quant à eux, pousseront beaucoup d’eau et resteront quasiment immobiles lors des arrêts. A utiliser sur des poissons peu décidés, en mouvement, mais pas encore vraiment en chasse. En ce qui concerne les animations, ça sera au pêcheur de s’adapter en fonction de l’humeur des poissons tout en gardant bien en tête qu’il faudra plutôt accélérer si le poisson est joueur, ou au contraire ralentir si celui-ci est apathique. Maîtriser la double traction est incontournable sur ce type de pêche et, si ce n’est Pas le cas, je vous invite à vous exercer chez vous dans un champ ou vous faire accompagner par un guide ou une personne qui la pratique régulièrement. Pour finir, il est évident que pêcher à deux et de deux manières différentes vous permettra de trouver rapidement « pattern » du jour et donc de prendre plus facilement du plaisir au bord l’eau.